Institut pour l'Etude et la Conservation du Baobab

L’association INECOBA s’intéresse à développer et à promouvoir tous projets qui visent à étudier, protéger et sauvegarder les baobabs qui comptent déjà 6 espèces menacées inscrites sur la liste rouge l’IUCN parmi les 8 représentées dans le monde.

Introduction

Parmi les huit espèces de baobab dans le monde, cet arbre est présent et endémique en Afrique, dans le nord-ouest de l'Australie dans la région de Kimberley et bien sûr à Madagascar où l'on dénombre six espèces. C'est pourquoi Madagascar est identifié par certains comme le berceau des baobabs. On rencontre des baobabs introduits dans plusieurs régions du monde dans nos DOM, COM (Guadeloupe, Martinique, La Réunion, Mayotte) mais aussi en Inde et au Sri Lanka.

Au Sri Lanka, la présence de baobab a été décrite pour la première fois autour de Jaffna mais aussi près de Puttalam en 1848; depuis ces baobabs ont disparus. Il y avait au moins 60 arbres. Aujourd'hui, le baobab est l'un des arbres protégés au Sri Lanka en raison de sa rareté.

 

Les baobabs de Mannar

L'Ile de Mannar est unique dans sa végétation et la faune contrastant avec le reste du Sri Lanka. Cette île d'une superficie de 117 km² se trouve entourée d'une mer peu profonde connue sous le nom du détroit de Palk face de la côte nord-ouest du Sri Lanka. Il relie le Sri Lanka avec le sud de l'Inde le long d'un banc de sable peu profond connu comme le pont d'Adam. Les précipitations annuelles varient entre 890-1270 mm et ont principalement lieu durant la période de moisson de décembre à février qui est suivie d'une longue période de sécheresse.

L'île de Mannar est l'un des rares endroits au Sri Lanka où les baobabs se développent; ils semblerait que leur introduction soit lié à la présence de marchands arabes il y a plusieurs siècles qui nourrissaient les chameaux qui stationnés à l'époque dans la région avec les feuilles de baobab. Aujourd'hui, le baobab apparaît en nombre significatif dans cette île. Selon une étude réalisée en 2003, il y a environ 40 baobabs répertorié au Sri Lanka dont 34 ont été identifiés et mesurés à Mannar (télécharger l'article de cette étude ici dans la partie "Derniers documents à télécharger"). La taille de ces baobabs sur la base du périmètre à hauteur de poitrine varient de 1,9 m à 19,4 m avec une moyenne de 9,5 m. Contrairement aux baobabs africains qui sont connus pour atteindre des hauteurs comprises entre 18-25 m, presque tous les arbres de Mannar ont moins de 9 m de hauteur : 50% de ces baobabs atteignent 5 à 9,9 m de haut. Certains baobabs ont été plantés délibérément mais d'autres se sont reproduits naturellement.

Baobab sur l'île de Mannar

Aucune datation carbone 14 n'a été réalisée sur ces baobabs, le plus vieux semble être celui de Palimunai estimé autour de 700 ans.

Conservation et protection des baobabs au Sri Lanka

Le baobab n'est pas endémique au Sri Lanka. En dépit d'être une espèce exotique introduite, il est protégé étant donné sa rareté et sa distribution limitée. Alors qu'il a presque disparu des régions où il a été décrit pour la première fois, sur l'île de Mannar, on compte pas moins de 34 arbres. Bien que les graines du baobab peuvent germer, peu de jeunes plants sont visibles. Dr Henry Trimen est venu à la conclusion que le bétail serait à l'origine de la non-regénération. Etant donné le grand nombre de bovins, chèvres et  ânes que l'île de Mannar supporte, il est probable que la plupart des jeunes plants de baobab ne pourraient pas survivre sous la pression du pâturage excessif. Dans le climat aride de Mannar, de nombreuses plantes dans le sous-bois ont évolué en s'armant épines pour se protéger contre ces "brouteurs", les jeunes plants de baobab n'ont pas de défense….

Une menace potentielle pour l'avenir de ces baobabs peut provenir d'une hausse rapide de la population humaine, la propagation de l'agriculture sédentaire, le développement de maladies ainsi que la construction d'ambitieux équipements touristiques. Le baobab est devenu une composante évidente de la diversité biologique des zones côtières de Mannar et de sa capacité à s'adapter aux dures conditions qui règnent dans cette île.

Baobab à Jaffna

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