Institut pour l'Etude et la Conservation du Baobab

L’association INECOBA s’intéresse à développer et à promouvoir tous projets qui visent à étudier, protéger et sauvegarder les baobabs qui comptent déjà 6 espèces menacées inscrites sur la liste rouge l’IUCN parmi les 8 représentées dans le monde.

Les baobabs, arbres emblématiques de Madagascar, sont depuis quelques décennies menacés. Les écosystèmes qui les abritent se transforment sous l’effet conjugué des activités humaines et des changements climatiques, et la question de leur régénération se pose. Le Cirad et ses partenaires réalisent un vaste programme de recherches qui vise à jeter les bases d’une gestion durable de ces écosystèmes.

Madagascar abrite sept des huit espèces de baobab connues, et six d’entre elles y sont endémiques. Ces arbres aux fonctions multiples fournissent produits et services aux populations, mais possèdent également une dimension sociale, culturelle et paysagère. L’évolution de leurs écosystèmes semble les affecter et fait peser des risques sur leur régénération.

Le Cirad mène, avec ses partenaires malgaches et européens, un programme de recherche pluridisciplinaire, qui vise à répondr eà trois grandes questions : comment se structure la diversité du genre Adansonia et quelle est sa distribution spatiale ? comment les espèces fonctionnent-elles dans leurs écosystèmes ? quelles sont les relations entre baobabs et société ? Trois exemples illustrent la diversité et la complémentarité des travaux engagés.

Des recherches fondées sur l’utilisation de marqueurs cytoplasmiques et nucléaires sont menées pour comprendre la structuration génétique des populations de baobab. Elles ont mis en évidence un phénomène d’introgression entre trois espèces. Ce processus naturel d’hybridation interspécifique produit des individus qui, bien qu’appartenant à une espèce, ont intégré des parties de génome de l’autre. Ce serait, pour les baobabs, un moyen d’adaptation aux modifications rapides de leur environnement. Cette découverte pose de nombreuses questions quant aux mécanismes biologiques impliqués et aux effets adaptatifs de ces échanges génétiques.

La distribution spatiale des peuplements de baobabs est étudiée par photo-interprétation d’images satellitaires à très haute résolution spatiale. Les premiers résultats validés sur le terrain sont prometteurs. Ainsi, pour l’espèce Adansonia grandidieri, plus d’un million d’arbres ont été localisés. La méthode va être adaptée pour cartographier les peuplements des six autres espèces présentes sur l’île.


A l’échelle locale, une étude de la célèbre Allée des baobabs de Morondava a montré la nécessité de comprendre les relations qu’entretiennent les populations avec les baobabs, pour proposer des modalités de gestion et de conservation viables. Pour préserver le site et le valoriser d’un point de vue écotouristique, le gouvernement y a interdit la culture du riz sans offrir de compensations adaptées aux agriculteurs. Cette étude a montré que le baobab était intégré à un système agroforestier élaboré et qu’il était ainsi protégé par les populations.

Article disponible sur le site du CIRAD : cliquer ici