Institut pour l'Etude et la Conservation du Baobab

L’association INECOBA s’intéresse à développer et à promouvoir tous projets qui visent à étudier, protéger et sauvegarder les baobabs qui comptent déjà 6 espèces menacées inscrites sur la liste rouge l’IUCN parmi les 8 représentées dans le monde.

Notre mission DARABAO du 09 au 22 juillet 2012 a permis d'étudier et d'échantillonner les plus gros baobabs du Sénégal. Retrouvez ici les articles présentant ce projet :

Les échantillons ont été analysés et les premiers résultats seront en partie présentés lors de la grande conférence internationale Radiocarbon 2012 qui se tient cette année à Paris à l'UNESCO du 09 au 13 juillet.

Une présentation sera faite à cette occasion par l'équipe de recherche ayant participé à cette mission. L'association INECOBA est représentée par son président, Sébastien GARNAUD et son vice-président, Tomas Diagne.

Signalons que ce projet Darabao avait reçu le soutien de la municipalité d'Aulnay-sous-bois, du ministère sénégalais de l’Environnement, de la Protection de la nature, des Bassins de rétentions et des lacs artificiels, de la Direction des Parcs nationaux et de la Direction des Eaux, forêts et chasse du Sénégal.

 

 A new baobab architecture assessed by AMS radiocarbon dating : tree with false inner cavities


Une nouvelle architecture de baobab mis en évidence par la méthode de datation radiocarbone AMS : les arbres avec de fausses cavités internes

PATRUT A.(1), VON REDEN K.F.(2), WOODBORNE S.(3), LOWY D.A.(4), HALL G.(3), GARNAUD S.(5),
DIAGNE T.(6), PATRUT R.(1)

(1) Babes-Bolyai University, CLUJ-NAPOCA, ROMANIA;
(2) NOSAMS Facility, Woods Hole Oceanographic Institution, WOODS HOLE, UNITED STATES;
(3) Natural Resources and the Environment, PRETORIA, SOUTH AFRICA;
(4) FlexEl, LLC, COLLEGE PARK, UNITED STATES;
(5) INECOBA, AULNAY-SOUS-BOIS, FRANCE;
(6) IUCN, Survial Species Commission, RUFISQUE, SENEGAL

Résumé :

En 2008 nous avons étendu les méthodes de radiocarbone de type AMS sur de grands angiospermes avec la mise en place d'une méthodologie qui permet aussi la datation de spécimens vivants

Cette approche est basée sur la datation de très petits échantillons de bois, prélevés principalement à l'intérieur de cavités et d'incisions profondes dans les troncs de grands arbres vivants, appartenant aux angiospermes.

Pour l'espèce modèle, nous avons choisi le plus vieux angiosperme vivant : le baobab africain (Adansonia digitata L.). Les recherches effectuées sur les plus grands sujets de plusieurs pays africains nous permettent de déterminer leur âge et leur taux de croissance, mais également quelques nouvelles architectures des arbres étudiés.

Souvent, les baobabs deviennent creux à un âge relativement jeune. La plupart des vieux baobabs ont de grandes cavités creuses, particulièrement dans la zone centrale de leur tronc. Les troncs sont creusés par la décomposition du bois par des champignons, les grands feux, les dommages causés par les éléphants, l'activité humaine ou les torsions de grandes branches. Dans beaucoup de vieux baobabs, les cavités ont des ouvertures accessibles vers l'extérieur qui deviennent le rendez-vous des oiseaux, des serpents ou autres animaux et, souvent même des hommes.

Pour des échantillons récoltés dans des cavités normales, les âges échantillonnés diminuent des murs de la cavité vers la partie externe du tronc. De temps en temps, nous avons cependant trouvé que les âges échantillonnés augmentaient considérablement des murs de la cavité interne vers l'extérieur jusqu'à une certaine distance dans le bois. En pareil cas, les cavités internes dans les troncs de grands sujets sont en fait de fausses cavités entre des troncs parfaitement fusionnés. Par conséquent, les fausses cavités, qui sont toujours couvertes par de l'écorce, peuvent seulement se former dans les arbres multi-troncs et sont juste le résultat d'espaces vides entre plusieurs troncs fusionnés, disposés dans une structure de forme annulaire.

Comme sujets les plus représentatifs présentant de fausses cavités internes que nous avons étudié, nous citons le bien connu baobab de Samba Dia (Sénégal) (circonférence à 1,30 m du sol : 26,13 m) et le baobab de Lebombo Eco Trial (Mozambique) (circonférence : 26,13 m). Les échantillons datés les plus anciens suggèrent un âge de 600 ans pour le baobab de Samba Dia et de 1450 ans pour le baobab de Lebombo. En plus d'obtenir l'âge des arbres, les résultats des datations AMS indiquent que pour ces 2 arbres, les différents troncs des arbres ont des âges différents et appartiennent à différentes générations. Par conséquent, ces structures de forme annulaire se sont formées progressivement, tandis que les fausses cavités se sont complètement ou quasi-complètement fermées au fil du temps. Ainsi, la très grande fausse cavité du baobab de Samba Dia s'est fermée il y a seulement 150-200 ans. Les résultats de datation indiquent également que les troncs du très vieux baobab de Lebombo continuent leur croissance à un taux quasi-constant vers la partie externe de l'arbre. Cependant, les mêmes troncs ont catégoriquement arrêté leur croissance vers la fausse cavité commune au cours des 500 ans dernières années, probablement pour ne pas perturber l'architecture interne stable. D'autre part, les troncs fusionnés du baobab de Sambia Dia continuent leur croissance relativement rapidement vers la partie externe et vers la fausse cavité.

 


Article original :

A NEW BAOBAB ARCHITECTURE ASSESSED BY AMS RADIOCARBON DATING: TREES WITH FALSE INNER CAVITIES

PATRUT A.(1), VON REDEN K.F.(2), WOODBORNE S.(3), LOWY D.A.(4), HALL G.(3), GARNAUD S.(5),
DIAGNE T.(6), PATRUT R.(1)

(1) Babes-Bolyai University, CLUJ-NAPOCA, ROMANIA;
(2) NOSAMS Facility, Woods Hole Oceanographic Institution, WOODS HOLE, UNITED STATES;
(3) Natural Resources and the Environment, PRETORIA, SOUTH AFRICA;
(4) FlexEl, LLC, COLLEGE PARK, UNITED STATES;
(5) INECOBA, AULNAY-SOUS-BOIS, FRANCE;
(6) IUCN, Survial Species Commission, RUFISQUE, SENEGAL

Abstract

In 2008 we extended the AMS radiocarbon investigation of large angiosperm trees by introducing a methodology, which also allows the dating of standing and live specimens. This approach is based on the dating of very small wood samples, collected mainly from inner cavities and from deep incisions in the trunks of large live individuals, belonging to angiosperm species. As model species, we selected the longest living angiosperm: the African baobab (Adansonia digitata L.) Research performed on the largest individuals from several African countries allowed us to determine their age and growth rate dynamics, but also some new architectures of the investigated trees. Often, Baobabs become hollow at a relatively early age. Most old baobabs have large hollow parts, especially in the central area of their trunks/stems. Trunks/stems are hollowed with major wood removal by decay fungi, large fires, elephant damage, human activity or twisting of large branches. In many old baobabs the cavities have openings toward the exterior, which render them accessible to birds, snakes or other animals and, often, to humans, as well. For samples collected from normal cavities, the sample ages decrease from the cavity walls toward the outer part of the trunk/stem. Occasionally we found, however, that sample ages increase considerably from the inner cavity walls toward the exterior, up to a certain distance into the wood. In such cases, the inner cavities in the trunk of large individuals are in fact false cavities between perfectly fused stems. Hence, false cavities, which are always covered by bark, can form only in multi-stemmed trees and are just empty spaces between several fused stems, disposed in a ring-shaped structure. As the most relevant specimens with false inner cavities, investigated by us, we mention the well-known baobab of Samba Dia (Senegal) (circumference at 1.30 m; cbh = 26.13 m) and the Lebombo Eco Trail baobab (Mozambique) (cbh = 26.13 m). The oldest dated samples suggest ages of 600 years for the baobab of Samba Dia and 1450 years for the Lebombo baobab. In addition to age, AMS dating results indicate that for both trees different stems have different ages and belong to different generations. Hence, ring-shaped structures have formed progressively, while the false cavities closed completely or quasi-completely over time. Thus, the very large false cavity of the baobab of Samba Dia closed only 150-200 years ago. Dating results also indicate that the stems of the very old Lebombo baobab continue growing at a quasi-constant rate toward the outer part of the tree. However, the same stems basically stopped growing toward the common false cavity over the past ca. 500 years, probably for not disturbing the stable internal architecture. On the other hand, the fused stems of the baobab of Sambia Dia continue growing relatively fast both toward the outer part and toward the false cavity.